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thomasblard

MUSK, LE MESSIE


Cette conférence d'Elon Musk rappelle L'Ultima Cena, à ceci près que les disciples de Musk sont un peu plus nombreux


Beaucoup comparent Elon Musk à Howard Hugues ou, plus proche de nous, à Steve Jobs. On pourrait tout aussi bien le rapprocher de Jésus.

Comme Jésus, en son temps, ressuscita Lazare ou la fille de Jaïre, Tesla et SpaceX sont passées tout proches de la mort clinique en 2008 avant de connaître une véritable résurrection sous l'impulsion de Musk.

Comme Jésus, Musk a ses apôtres, telle Cathy Wood, célèbre gérante américaine du fonds Ark Capital et thuriféraire de la tech, sorte de Saint Paul au féminin, qui fait l'éloge de Musk ou de ses entreprises, et notamment Tesla, dès qu'elle le peut.

Comme Jésus, des foules nombreuses le suivent (principalement via Twitter) d'où elles peuvent écouter ses prêches.

Comme Jésus, il a aussi et surtout beaucoup de détracteurs et d'ennemis, qui veulent sa peau. On pourrait citer certains écolos ultras (les Pharisiens ?) qui perçoivent en lui le diable de la croissance infinie, les fabricants de voiture à moteur thermique (les Rabbins ?) qui voient leurs ouailles partir à la concurrence ou encore les dirigeants d'Etats autoritaires (les Romains ?) qui ne supportent pas l'idée qu'un internet libre puisse tomber du ciel telle la manne céleste.

Sauver l'humanité

Et comme Jésus, Musk est sur Terre pour délivrer un message d'espoir et d'optimisme. Oui la technologie sauvera l'humanité. Oui c'est réaliste, faisable et finançable en l'espace d'une génération. Musk et ses disciples ont même chiffré le coût de ce salut à 10% du PIB mondial sur 10 ans, soit seulement 1% par an. Cette dîme décennale est bien tentante. Avec 10 trillions de dollars (10 mille milliards de dollars), vous pouvez, selon lui, éradiquer le danger climatique tout en disposant d'une énergie et d'une croissance infinie.

Vrai ou pas, ce qui compte ici, c'est de comprendre que tout ce qui guide Musk répond à cet impératif : comment sauver l'humanité ? Et sur cette pierre, je bâtirai mon Eglise. Tout ce que Musk entreprend à l'aune de cette question donne des clefs qui permettent d'assembler les briques de son incroyable puzzle entrepreneurial. Contrairement à ce que pourrait donner à penser son côté touche à tout, cela est organisé, selon un schéma très cohérent, pour peu que l'on prenne un peu de hauteur.

Regarder vers le haut

Le risque fatal pour l'humanité est une destruction de la Terre, par l'homme, la maladie ou un astéroïde. Il faut absolument disposer d'un plan B ou plus précisément d'une planète B. De là découlent beaucoup de choses, logiquement. Il nous faut conquérir Mars, donc il faut des fusées nombreuses, puissantes et pas chères. Donc, il faut pouvoir les réutiliser à volonté. Et cela donne SpaceX. C'est aussi une façon de regarder vers le ciel. On en revient à Jésus.

Depuis l'enfance, les hommes se posent la question de savoir ce qu'il y à au-delà. Pourquoi nous sommes nous et pas un autre ? Pourquoi sommes-nous nés ici et maintenant et pas ailleurs ni avant ni après ? C'est la naissance de la conscience humaine et à bien y regarder cette conscience n'est pas si répandue dans l'univers. C'est pourquoi il faut préserver à tout prix cette petite flamme fragile. Sauver l'humanité, c'est d'abord et avant tout sauver sa conscience d'être humain.

Un robot à notre image Mais avant d'envisager la vie céleste, ou plus précisément la vie martienne, il faut travailler à son salut terrestre. Et pour cela, obéir à une Sainte Trinité : énergie renouvelable, batterie géante et tout électrique. Père, Fils et Saint-Esprit. Cette électricité rédemptrice va nous permettre d'expier nos péchés de pauvres pollueurs. Tesla est là pour ça.

Tesla c'est bien plus que des voitures. Ce sont des usines automatisées, la machine qui fabrique la machine, du stockage d'énergie à grande échelle mais aussi des robots humanoïdes, le fameux Optimus. Contrairement à Boston Dynamics, dont le robot ressemble à un primate survitaminé, Musk crée un robot à notre image. N'est-ce pas là encore la preuve de la puissance d'un démiurge ? Et nous pourrons aimer notre robot comme nous-même, car il travaillera à notre place, sans âge limite de retraite.

Avez-vous remarqué que Tesla ne fait pas de publicité. Comme Jésus multipliait les pains, Tesla fabrique des machines. Comme Jésus, sa publicité, c'est le bouche à oreille. Version électronique, grâce à Twitter. Quand on possède Twitter et qu'on est suivi par 135 millions de fidèles a-t-on encore besoin de faire de la publicité ?

Sonder les reins et les coeurs

Twitter pourrait sembler une distraction dans l'agenda de celui qui veut permettre à l'humanité de ne pas mourir de chaud sur Terre ou de froid sur Mars.

Twitter permet de diffuser la bonne parole de manière électronique, mais Twitter est surtout l'un des réceptables les plus aboutis de la conscience humaine. Cet espace sans commencement ni fin où toutes les créatures terrestres déversent leurs doutes et leurs espoirs, leurs peines et leurs joies. Quelle belle façon de connaître les hommes. Comme Dieu entend tout le monde à tout instant, Twitter écoute monter les prières, pensées ou rancoeurs du monde.

Si l'on veut sauver l'humanité, il faut sauver son essence, c'est-à-dire sa conscience d'elle-même, dans l'esprit de Musk. Quel meilleur outil pour capter ces consciences que Twitter ? Twitter permet de sonder les reins et les coeurs, dans le monde entier, en temps réel. N'est-ce pas là une capacité divine par excellence qui, couplée à de l'IA générative promet de belles perspectives, comme celle de doter les robots Optimus de la parole. Au début était le verbe.

La machine rédemptrice

Ce qui nous amène à l'étape où la machine rejoint l'homme, ou bien est-ce l'inverse, l'âge où l'homme doit se faire machine ? Le Créateur s'est fait homme pour nous sauver. Musk nous promet de devenir machine pour assurer notre salut. Ce qui, par parenthèse, promet de belles tensions avec les Eglises en place.

Dans un monde où les enjeux des interactions hommes machines sont sous nos yeux (chatGPT), où la distinction entre réel et virtuel disparaît (Métaverse), comment préserver notre conscience humaine ?

En branchant des puces électroniques directement dans notre cerveau pour ne pas être relégué à un rang subalterne au côté de robots ultra intelligents ? C'est le projet Neuralink.

En connectant nos consciences via un réseau de satellites pour permettre à l'ensemble de communiquer de manière fluide et instantané ? C'est le projet Starlink.

Avec un mot clef, Link, le lien, que l'on retrouve dans l'étymologie du mot religion.

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